Journal intime (29), Émotions

« Walay » cette fille va me faire piquer une crise cardiaque un jour si elle continue comme ça. Marie et moi avons sursauté.

-MOI : « Bismillahi Rahmani Rahim !!!! » J’ai craint le pire je vous jure. Je crois même que mon cœur a cessé de battre pendant quelques secondes. Lool. -MOI : Binette « lane la ?? Mba diam ? » Je vous décris la scène. Phily était assise sur le lit, Binette debout devant elle tenant la main gauche de Phily. Marie se mêle aux cris. -MARIE : waaaaaaaaaaaaaaaaaaaa !!!! Apparemment j’étais la seule à n’avoir rien pigé jusque-là. -MOI : mais vous allez cesser vos cris oui. Vous allez réveiller tout Claudel. Qu’est ce qui se passe ? -BINETTE: « Yow khana » t’es pas réveillée ??? Regarde !! « wouy kholal Tima. » -MARIE me sautant au coup : elle est fiancée !! -MOI: qui ? Quoi ? Qui est fiancée ? -PHILY : moi ! Elle a dit ce mot d’un ton si calme qu’on aurait cru qu’elle disait « bonne nuit ou au revoir ». Binette et Marie étaient beaucoup plus hystériques que la principale concernée, vous vous rendez compte ? -MOI : Phily ? T’es sérieuse là ? -BINETTE : regarde la bague en or !! « wouy » regarde. Elle pleurait déjà. C’est clair, elle est folle celle-là. -MOI : mais c’est géniale !! Je suis trop contente pour toi Phily. Mais comment pourquoi tu fais cette tête alors ? -BINETTE : c’est vrai Phily. T’es pas heureuse ou quoi ? Tu devrais sauter de joie là ! -PHILY tenant son visage entre ses mains : vous ne comprenez rien ! -MARIE : on ne comprend pas quoi ? -PHILY : Isac me parle de mariage ! C’est trop tôt. Je… je ne suis pas prête. -BINETTE : « mohhh !!!! nékhoma yow !! » Mariage là, c’est ce que toutes les femmes cherchent ! « mounane » c’est trop tôt !! Vous allez bientôt faire un an ensemble. -PHLY : je suis en deuxième année, je n’ai même pas encore obtenu ma licence, et Sarah… Isac est un mec bien, je l’admets, mais le mariage c’est quelque chose de sérieux. On ne badine pas avec. -BINETTE : NE ME DIS SURTOUT pas que tu lui as dit non ! -PHILY : j’ai été tellement surprise par sa demande que je n’ai pas su quoi dire. Il attend mon aval pour que ses parents aillent à Thiès apporter la dote. -BINETTE: « Thiap léneko dinama nekh !! » -MOI: et… tu lui as répondu quoi? -PHILY : je lui ai demandé de me laisser le temps d’y réfléchir. -MARIE : On te demande en mariage toi tu parles de réflexion. Tchrrrrruuu !!! -MOI : je comprends tes craintes, mais comprends aussi Isac. Il veut vivre avec celle qu’il aime. Quoi de plus normal ? -BINETTE : « wakhouma lolou yeup », dis-nous, comment il s’y est pris. Raconte. -PHILY : comme prévu, nous sommes allés diner en amoureux au resto…. Après le diner, je lui ai proposé d’emporter le dessert avec nous. Nous sommes partis chez lui. « Ndékétéyo » il avait mis la bague dans le dessert, comme dans les films, il voulait que ça se fasse au resto. Je ne pouvais pas deviner quand même. Mdr ! Une fois à la maison, c’est en mangeant que je suis tombée sur la bague. J’ai cru que j’allais m’évanouir je vous jure. Il l’a pris et s’est mis à genou devant moi. Il m’a récité le plus beau des poèmes qui soit avant de me mettre la bague au doigt. -BINETTE : « Wouy diaplène ma dina deh !!!! » Ahhhhhh !!!! -MARIE : et toi tu as dit quoi ? -PHILY : jusque-là, rien ! Les mots faisaient place à mes larmes. Pas de tristesse, mais d’émotion, de bonheur. Tout juste avant que je n’imagine Léo, accroupi juste à la place d’Isac. -MOI : hein ??? Tu aurais aimé que ce soit ce sal…. Excuse-moi de le dire ainsi mais s’en est un « nak. » -PHILY : non, je ne voulais pas que ce soit Léo, mais j’avais peur. J’ai peur de me sentir à nouveau trahie. Imagine que je lui dise oui, qu’on se marie et qu’il me montre un tout autre visage. -MARIE : « mane deh » je suis convaincue qu’Isac est différent de Léo. -BINETTE : donc tu ne lui as pas crié « OUI JE LE VEUXXXXX !!!!!! » ???? -PHILY : Mdr ! Binette s’il te plait « way ! » -MOI : tu aimes Isac ? -PHILY : oui ! -BINETTE : tu te sens bien avec lui ? -PHILY : oui ! -MARIE: tu as foi en lui et en son amour pour Sarah et toi n’est-ce pas ? -PHILY : oui ! -EN CHOEUR Marie Binette et moi : Alors "SAY YES" !!! Phily était morte de rire : « c’est bon, j’ai eu ma dose pour ce soir, on va essayer de dormir maintenant. Allez au lit. » -MARIE : Oh non, pas avant que Binette nous raconte sa soirée elle aussi. -BINETTE: walaa !!! C’est ça que j’attendais. « Yénanguimay soga nekh nak ! » -MOI: tchiip ! Parle « wayow soof nga torop ! » lol -BINETTE: Yoro Ndiaye a chanté pour moi!! Oh !!! Une chanson composée juste en mon honneur !! « louma name mane ?? » -PHILY : c’est quoi cette histoire ? -BINETTE : c’est Yoro Ndiaye qui assurait l’ambiance au resto où nous sommes allés diner. Et je ne sais pas comment Tidiane s’est débrouillé avec lui, mais à un moment j’ai entendu le chanteur dire au micro. « Cette chanson est dédiée à l’heureux couple assis là. » il nous a pointés du doigt. « Binette, Tidiane néna yow ladone sète… » Tous les yeux étaient braqués sur moi. Oh, j’ai failli fondre « ndeysan. » Un serveur a filmé la scène, regardez. -MARIE : « dinama nekh !! » -BINETTE : « bilay », mon Tidiou d’amour est un « ndanan » vrai de vrai je vous dis. -MOI: Tidiou d’amour ? Ah donc ce n’est plus un vieux singe. A peine avais-je prononcé ces propos qu’elle s’était jeté sur moi. -BINETTE : tu le traites de singe encore une fois je t’écrase la tête. -PHILY : Tidiane a l’air d’être un bon parti. Ne le laisse pas filer. Et toi, c’était quoi ton cadeau pour lui ? -BINETTE : « dieuléne sène temp ! » Un paquet de caleçon !! -MARIE: haaaaaa !!! Ça c’est du Binette tout craché !top là ! « mala fan deh ! » -PHILY : vous êtes pareilles, de vraies malades. Phily a finalement donné son aval pour que les parents d’Isac aillent à Thiès rencontrer sa famille. Les choses se sont passées tellement vite. Il faut croire que Monsieur Isac était pressé. Lol ! Je ne vous ai pas dit qu’avant leurs fiançailles, Phily avait déjà rencontré à deux reprises, la famille d’Isac. Le courant est vite passé « ndeysan. » Le weekend des fiançailles nous étions toutes à Thiès. Hum, la famille de Phily a mis les petits pas dans les grands hein !! Manger, boire à gogo ! Nous étions toutes, Marie Binette et moi en tenues traditionnelles. « Ganila you nine mbatte ! » xoxoxoxo ! Les deux tourtereaux aussi étaient de la partie. Ils ont opté également opté pour les tenues traditionnelles. Phily une robe « Diazner » bleue claire très bien brodée et Isac, le même tissu mais en bleue de nuit. Si ce n’est pas de l’amour ça ! lol ! Une très belle cérémonie. Sarah était toute heureuse « ndaysan. » Elle disait à qui voulait l’entendre, « maman se marie » mdr !! On lui avait mis une jolie robe rose, elle était à croquer. Isac voulait faire le mariage civil et attendre que Phily obtienne sa licence pour faire le mariage d’église, mais cette dernière a dit "niet". Les études d’abord. -PHILY : quand j’ai eu Sarah, j’ai failli rater mes études. Il est hors de question que je récidive. Ne soyons pas pressés voyons. Juste une année de plus. -ISAC : mais je ne vois vraiment pas où est le problème. Tu vas venir loger avec moi, Sarah aussi. On prendra quelqu’un pour s’occuper d’elle. -PHILY : non Isac. Ma décision est prise. Je ne me marierai pas avant mon diplôme en poche. Tu m’as eu par surprise avec les fiançailles, mais le mariage, je veux le préparer. Il faut du temps pour ça. Les parents d’Isac vivent à l’étranger. Après la retraite, ils sont allés s’installer au pays de l’oncle Sam ! « namouniou dara » ce couple je vous dit. Vieux mais amoureux fou comme au premier jour. Comme vous l’avez deviné, le « cousin » d’Isac n’est pas venu à la cérémonie. Tchiip ! C’est son problème « deh. » Malick n’a pas pu venir aux fiançailles de Phily, vous savez ce que c’est le boulot de médecin. Je suis toujours avec lui. L’attentionné, le gentil, le gentleman, le protecteur, le mature…THE MAN quoi !! lol Mais je ne l’aimais pas autant qu’Ibou, je l’admets. C’est bizarre quand même. Mais je faisais des efforts pour lui. Il le méritait quand même. Il ne cessait de me prouver à quel point il tenait à moi. Mais mon foutu esprit était habité par ce… d’Ibou. Un jour nous étions chez lui. Il était un peu souffrant le pauvre chéri et je suis partie lui tenir compagnie. Figurez-vous qu’en pleine séance de câlins et galoche, j’ai fait une véritable bourde. En fait il me chatouillait et ça me faisait rire. Tellement rire que je le suppliais d’arrêter. Et au lieu de dire Malick, j’ai dit, avec un fou rire… « Ibou arrête s’il te plaît. » -MALICK : Ibou ???? Wouy qu’est-ce que j’ai encore fait ?