Quand Rosalie tente d´arranger les choses... Mariame
Elle était néanmoins stupéfaite que Pape Aly l’aime. Elle n’aurait pas pensé que ce sentiment serait réciproque.
Installées sur la terrasse surplombant la vaste piscine reflétant le ciel bleu azur, Sylvia et ses amies riaient aux éclats. Après une virée shopping dans un grand centre commercial de Dakar où elles ont failli dévaliser toutes les boutiques, elles avaient jugé nécessaire de faire une petite pause dans un restaurant afin de faire le point sur leurs achats et aussi pour discuter entre elles. « En tout cas robe bi so ko diamé (si tu mets cette robe) Aly, il t’épouse tout de suite ! » s’écria Selma en faisant allusion à la jolie robe bleu turquoise que venait d’acheter son amie. « Nako fékhé dé (il a intérêt), ne réalise t il donc pas ce qu’il a sous les yeux ? » reprit Rama « Merci les filles, en tout cas mane je ne lui en reparle même plus, quand il se décidera il m’en reparlera, mais j’avoue que ça me pèse, je n’attends que ça les filles !! » répondit Sylvia tout en leur tapant les mains l’une après l’autres. « Nguiir gnou done sa demoiselles d’honneur sakh (Nous serons tes demoiselles d’honneur » renchérit Selma « Amine les filles » s’exclama Sylvia qui tendait les mains au ciel, le sourire aux lèvres « Et que cette fille nous fiche la paix une fois pour toutes, non mais je vous ai raconté mon dernier clash avec Aly ? » « Raconte ! » fit Rama Sylvia leur expliqua dans les moindres détails sa dispute avec Pape Aly, le jour où Rama lui avait prévenue qu’il se trouvait en compagnie d’une autre femme « Mais Pape Aly dafa oser dé (Pape Aly a du toupet), may wakh mounane « essaie voir », non mais on aura tout vu » s’écria Rama « Yow Rama teylou ! (Rama calme toi), intervint Rosalie qui était restée en retrait de la discussion jusque-là comme elle détestait se mêler des histoires de couple, tu ne sais même pas comment ça s’est passé et tu ajoutes ton grain de sel « Mo sœur Thérésa wakhatina ! fit cette dernière en se tapant les mains, ma ko guiss (je l’ai vu de mes propres yeux) fit elle tout en pointant ses yeux, j’étais dans ma voiture quand je l’ai aperçu de mes propres yeux ! Oui Pape Aly, dans sa quatre quatre avec une jeune fille, en train de rire aux éclats » « Donc c’est toi qui l’a répété à Sylvia » fit Rosalie, en la fixant des yeux « C’est mon amie et je ne laisserai personne lui voler son homme, je ne verrai pas la maison de mon amie brûler sans faire appel aux pompiers » « Yow pompiers de lane Rama ? Yow tu ne sais pas si c’est sa cousine, son amie, un membre de sa famille ou une simple connaissance et tu ameutes tout le monde !? » lui lança Rosalie, furieuse « Je connais très bien ses cousines nak Rosalie et ce n’est pas sa cousine, et leur proximité ainsi que leur complicité écartait l’hypothèse que ça soit une simple connaissance » répondit Rama sur la défensive « Khana yow do kharitou Sylvia rek (tu n’es donc pas l’amie de Sylvia ?) « Done kharitame nak mo takh dou ma doug diguenté wam avec son copain (c’est par ce que je suis son amie que je n’interviendrais pas dans sa relation avec son copain), Rama, pour l’amour de Dieu si tu ne pas eux pas arranger les choses ne les déranges pas way ! « Waw vous deux ça suffit maintenant » intervint Selma « En tout cas je ne laisserai aucune arriviste me prendre mon homme »reprit Sylvia, « lolou mom ma key lijenti (j’en fais mon affaire), elle était comment cette fille ? » « Elle doit avoir notre âge, de teint noir, de grands yeux…Après nak je ne l’ai par regardé tant que ça, c’était surtout l’action qui m’avait choquée » enchaîna Rama. « En tout cas fi la mey fek, je me renseignerai sur elle » rétorqua Sylvia. « Mane je m’en vais les filles, il faut que je sois à l’heure à mon rendez-vous » fit Rosalie d’une voix monocorde qui en disait long sur son dépit sur l’attitude de ses copines. « Okay, à bientôt » lui dit Sylvia en agitant sa main en signe d’au revoir sans même la regarder . Une fois qu’elle fut bien éloigné, Rama reprit « ki khamouma lou ko diot ( je ne sais pas ce qui lui arrive), elle passe son temps à défendre Pape Aly » « Tu penses que je ne l’ai pas remarqué ? » fit Sylvia, « Khawma amie d’enfance am la khawma lane la mais na yem » (elle n’a qu’a bien se tenir). « Yaw Rama arrête de médire, j’espère que tu ne fais pas la même chose avec moi quand j’ai le dos tourné » lui fit Selma d’un ton taquin « Non yaw sama waye ngua (tu es mon amie), mais Rosalie est trop louche elle aussi » « Ya ko wakh dé, louche la def (très louche même), et ce n’est pas la première fois que je le remarque renchérit Sylvia. Dans sa voiture, Rosalie, énervée, se demandait comment elle faisait pour supporter les médisances de Rama ainsi que les caprices de Sylvia qui passait son temps à attaquer Pape Aly « Pape Aly tamit moko def (c’est la faute de de Pape Aly) pourquoi ne peut il pas l’épouser pour qu’elle nous fiche la paix avec ses histoires …mais en même temps Sylvia ne pense qu’à elle et ça ne m’étonne pas qu’il procrastine sans cesse pour leur mariage » Rosalie connait Pape Aly depuis l’enfance, ils se sont connus à l’école maternelle et avec le temps ils ont tissé des liens d’amitié, d’autant plus que Pierre, le frère de Rosalie est également le meilleur ami d’Aly. Il est vrai qu’elle est déjà tombée amoureuse du jeune homme pendant l’adolescence, mais ce n’était qu’une amourette car en ce moment-là Pape Aly était le jeune homme le plus en vue du lycée, de plus, ayant trouvé l’amour de sa vie depuis trois ans, elle avait oublié Pape Aly depuis belle lurette. Etant une amie commune de Pape Aly et de Sylvia, Rosalie n’aimait pas les voir se disputer et encore moins les voir étaler leur linge sale en public, ce qui était apparemment la distraction favorite de Sylvia. Elle avait donc décidé de rendre visite à Pape Aly juste après son rendez-vous fin qu’il l’éclaire sur cette jeune femme qui était dans sa voiture. Quelques heures après s’être rendue à son rendez-vous, Sylvia sonnait à la porte de la maison de Pape Aly et une belle jeune femme qu’elle n’avait pas vue auparavant lui ouvrit la porte, elle ressentit tout de suite toute la bonté qui émanait de cette gracieuse jeune femme qui la conduisit au salon et qui alla appeler le jeune homme qui redescendit tout de suite après en short et polo. « Hello ma petit sœur ! » s’écria t il tout heureux en apercevant Rosalie « Bonjour frérot !comment vas-tu » dit elle en se relevant du canapé où elle était installée « Bien et toi ? » « Ca va, dis moi, qui est cette jeune fille qui m’a ouvert la porte ? » « Elle, c’est Mariame » répondit il dans un grand sourire qui en disant long sur ses sentiments pour elle . « Ah, elle a l’air gentille » reprit la jeune femme sans même remarquer les étoiles qui brillaient dans les yeux du jeune homme comme toutes ses pensées étaient tournées vers ses interrogations sur son problème avec Sylvia « Elle l’est » rétorqua Aly « Waw Aly, mane je ne comprends pas ce qui se passe, je te sens distant avec Sylvia et elle non plus je la sens un peu triste de cette situation… Qu’y a-t-il ? » lui lança t-elle d’un trait « Tu sais aussi bien que moi que j’ai horreur qu’on me force les choses, et elle n’arrête pas avec ses histoires de mariage, de plus elle n’est pas calme…Tu sais la dernière fois alors que je déposais Mariame chez elle, elle m’a appelé et m’a accusé de la tromper…Je trouve qu’elle abuse quand même ! » « C’était donc ça ? Donc tu ne la trompes pas » « Non je ne la trompe pas, mais je t’avoue que je commence à en avoir assez et je pense sérieusement à rompre avec elle, je la supporte plus qu’autre chose je t’assure, elle a changé et je suis de moins en moins en phase avec elle! » « Discutez ensemble rek, ca peut s’arranger.. » à ce moment-là la porte du salon s’ouvrit sur Sylvia qui était passée rendre une visite surprise à Aly. « Ah donc li mo done sa rendez vous ? (c’était donc cela ton rendez vous) ? » fit t-elle à Rosalie en lui faisant un sourire ironique. Elle s’approcha de Pape Aly et s’assit sur ses genoux tout en l’enlaçant « Et toi bébé, ça va ? » « Ca va Sylvia » répondit il, d’un air gêné tout en se ressaisissant « Bon moi je vais vous laisser, à bientôt » enchaîna Rosalie qui voyait bien le jeu de Sylvia qui essayait de la chercher « C’est ça, à bientôt » répondit Sylvia d’un air plein de dédain Une fois que la porte se referma sur Rosalie, Pape Aly enchaîna, furieux « Mais qu’est ce qui t’arrives Sylvia ? » « Tu es vraiment aveugle Pape, tu ne vois donc rien ? Cette fille tente de te séduire ! Que fais t elle chez toi d’ailleurs ? » « Elle était venue pour toi figure toi ! » répondit Pape Aly, en se relevant brusquement, voulant interrompre la conversation comme le comportement de la jeune femme ainsi que sa jalousie maladive commençaient à l’agacer. « Mais elle n’a qu’à se mêler de ses affaires ! ma ko yoni ?( lui ai-je demandé de le faire) »reprit elle tout en se levant à son tour, les main sur les hanches. « Ecoutes, je n’ai pas envie de me disputer, je préfère que tu rentres chez toi », rétorqua Pape Aly dans un souffle « Et si je ne rentre pas ? » dit t-elle tout en plongeant son regard défiant dans le sien « Ecoutes Sylvia, c’est simple. Très sincèrement je commence à en avoir plus qu’assez de ton comportement et je souhaite en rester là avec toi » « T’es pas sérieux ? » « On ne peut plus sérieux » reprit le jeune homme qui semblait soulagé. « Je le savais, tu me trompes, tu n’es qu’un lâche, au lieu de me dire la vérité en face, tu préfères tout me mettre sur le dos et m’accuser d’un mauvais comportement, mais tu sais quoi ? Tu n’en as pas fini avec moi et tu me reverras » dit t-elle avant de s’en aller et de claquer bruyamment la porte. « En plus elle est mal polie » dit Aly qui se rendait dans la cuisine pour se servir à boire, tout en recherchant inconsciemment la présence de Mariame qui l’apaisait énormément. Dans la pièce il trouva Mariame qui lisait un livre de statistiques tout en faisant des exercices. Décidemment cette fille l’intriguait… Il s’approcha tout doucement d’elle alors qu’elle ne semblait même pas s’apercevoir de sa présence. « Tu révises ? » lui demanda t-il tout doucement alors qu’elle sursauta, surprise par sa présence « Ou oui » balbutia t elle timidement. « C’est bien » l’encouragea t il tout en ouvrant le réfrigérateur. Mariame prit un long moment avant de se lancer comme elle ne voulait pas paraître indiscrète «Comme j’étais dans la cuisine et que ce qui se passe au salon ne peut pas m’échapper, j’ai pu entendre ta petite amie, je suis désolée d’être la source de ce malentendu, je peux aller lui parler et lui expliquer que… » « Que c’est toi que j’aime ? » lui coupa t il « Par…Pardon ? » dit-elle, incrédule « Que c’est toi que j’aime et que tu es toujours restée dans un coin de ma tête… Tu sais je me souviens encore de toi alors que tu n’étais qu’une jeune adolescente et j’ai toujours apprécié tes qualités…D’ailleurs je vois qu’elles ne t’ont pas quittées lui dit-il tout en lui prenant la main…Je veux juste en savoir plus sur toi » continua t-il tout en s’installant sur une chaise à ses cotés Mariame se livra tout naturellement à lui et lui fit part de son histoire, elle se sentait en sécurité avec lui et sentait que c’était réciproque. Elle était néanmoins stupéfaite que Pape Aly l’aime. Elle n’aurait pas pensé que ce sentiment serait réciproque.